Conseils pratiques

Quelles mesures alimentaires doit-on prendre lors du diagnostic, en cours de traitement et après le traitement ?

La seule mesure diététique à prendre est un arrêt strict de toute consommation d’alcool pour éviter d’endommager le foie au cours du traitement.

Comment vivre au mieux pendant les traitements ?

Vivre au mieux pendant les traitements concerne à la fois le corps et l’esprit. Il faut parvenir à accepter cette situation et à la vivre le mieux possible même si, au départ, cette possibilité paraît improbable. Le patient a appris qu’il était vulnérable et il lui faut se reconstruire avec cette nouvelle donnée. L’équipe soignante est là pour le soutenir et répondre à toutes les questions qui lui paraissent nécessaires et dont les réponses lui paraissent indispensables.

En cas de fatigue, il ne faut pas demander à son corps ce qu’il ne peut pas faire. Le repos est davantage nécessaire, renoncer momentanément aux activités les plus fatigantes est sage, bref il ne faut pas aller systématiquement au-delà du raisonnable. Il faut parfois arrêter de travailler, si nécessaire. Tout est bon pour atténuer les effets secondaires. Il est recommandé d’éviter les aliments qui perturbent le transit. Il est bon aussi de rechercher d’autres saveurs si le goût a beaucoup changé.

Il est aussi souhaitable de se faire aider matériellement pour les courses, le ménage, le courrier. Si personne de l’entourage n’est disponible, l’assistante sociale du service qui s’occupe du patient ou l’assistante sociale de la commune peut l’aider. Surtout il ne faut pas se ruiner en médecine parallèle, sans en avoir d’abord parlé à l’équipe soignante et au médecin traitant.

Des personnes de confiance peuvent parfois aider parce qu’elles savent écouter et ont une attitude positive. En particulier, les psychologues, appelés psycho-oncologues, sont habitués à aider chaque patient atteint de cancer.

C’est aussi le but des consultations d’annonce (mesure 41 du plan cancer) qui, à côté de l’exposé du diagnostic, des possibilités thérapeutiques et des traitements proposés en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), ont pour intérêt de présenter au patient les différents soins de support dont il peut avoir besoin au cours de ses traitements et de sa maladie ; en particulier les rôles respectifs de l’infirmière, des assistantes sociales, des diététiciennes, des psycho-oncologues, des kinésithérapeutes, des spécialistes de la douleur et des soins de support…

Est-ce normal de se sentir déprimé et comment y faire face ?

Il est fréquent qu’un patient se sente déprimé quand il est confronté à une maladie grave comme le cancer. Le sentiment de vulnérabilité est particulièrement aigu dans 3 circonstances :

  • au début de la maladie, lorsque le patient apprend la mauvaise nouvelle ;
  • vers le milieu du traitement car la fatigue n’est parfois pas bien tolérée et peut donner l’impression que le traitement est sans fin. L’envie de tout arrêter peut survenir ;
  • et paradoxalement, à la fin du traitement. Ceci s’explique par la rupture avec une situation au cours de laquelle le patient a fait beaucoup d’efforts et a été très soutenu. Il a surmonté les difficultés inhérentes à une chimiothérapie, qui est un traitement parfois difficile à supporter, a noué des liens de sympathie et de confiance avec l’équipe médicale qui l’a suivi et rassuré tout au long du traitement et a reçu l’aide de parents et d’amis qui se sont beaucoup investis avec lui et pour lui. une fois le traitement terminé, tout cela s’arrête. Il lui faut reprendre sa vie en main, reprendre le travail ou retrouver les occupations habituelles. bien sûr, si le patient rechute, il est de nouveau, et parfois plus intensément, confronté aux mêmes situations, avec en plus, une grande incertitude sur l’avenir.

À qui parler de ses problèmes ?

La première condition est de reconnaître la situation dans laquelle on est. Si celle-ci correspond aux circonstances évoquées précédemment, il y a beaucoup de chances pour qu’elle soit passagère.

Dans le cas contraire, il est nécessaire de faire l’effort d’identifier ce qui manque et tracasse et d’en parler avec une personne de confiance de l’entourage ou de l’équipe médicale. Médecins, infirmières, psychologues, psycho-oncologues, psychiatres, assistantes sociales, secrétaires médicales sont là pour aider sans oublier le médecin traitant qui connait bien son patient.

Si la situation difficile se prolonge malgré tout, il est possible d’ajouter à toutes ces aides des thérapies relaxantes et un traitement antidépresseur.

Comment annoncer son cancer à ses proches ?

Le cancer fait peur et inquiète. Certaines personnes de l’entourage ont du mal à vivre cette inquiétude, d’autres, au contraire, sont capables d’aider et de soutenir leur proche atteint par la maladie.

Pour toutes ces personnes, le conseil est le même : il faut vivre dans la réalité. Ce qui suppose d’être bien informé. Savoir peut faire mal et s’il n’est pas obligatoire de tout savoir tout de suite, il est en revanche nécessaire d’avoir une réponse à la question qui préoccupe. La réponse peut faire mal. Mais rien n’est plus difficile que de rester dans l’angoisse par ignorance.

Si le patient doute de savoir expliquer lui-même ce qui lui arrive, qu’il n’hésite pas à se faire accompagner lors des consultations médicales pour chercher l’information. Il peut aussi demander de l’aide à un psycho-oncologue qui l’aidera à trouver les bons mots et les bonnes explications en particulier pour expliquer sa maladie à ses enfants et à ses proches.

Cette question est souvent abordée en consultation d’annonce.

Un patient doit-il tenir son employeur informé de sa maladie ?

Un patient doit déclarer un arrêt maladie à son employeur. Si cet arrêt doit être prolongé, soit parce qu’il ne souhaite pas travailler pendant son traitement, soit parce que ce dernier est éprouvant, il est d’au moins 6 mois. Ce peut être plus long en cas de cancer avec des métastases. L’information peut être utile à l’employeur pour réorganiser le travail dans l’entreprise.

En revanche, rien n’oblige à préciser la nature de la maladie. Le secret médical est opposable à une demande de tout employeur. Cependant, il ne faut pas être naïf et se méfier des indices comme la nature de l’établissement où l’on est soigné ou la spécialité du médecin qui signe l’arrêt maladie.

Le secret médical est également opposable aux assurances privées comme à celles contractées pour un prêt.

Le cancer du foie est-il pris en charge par la Sécurité Sociale ?

Le cancer fait partie des maladies graves prises en charge à 100 %. Il est considéré comme une affection de longue durée ou ALD.

Cette prise en charge à 100 % couvre les frais des consultations, des examens de diagnostic et de suivi, des hospitalisations, des traitements (chimiothérapie, radiothérapie, médicaments associés), des transports pour se rendre du domicile au centre de traitement le plus proche, ainsi que les frais de soins infirmiers, de kinésithérapie, etc.

La demande de prise en charge à 100 % doit être effectuée sur un formulaire spécial dès que le diagnostic est posé par le médecin généraliste référent. Lui seul peut désormais le faire, le chirurgien ou le cancérologue n’y étant plus autorisés que pour une période très limitée. La prise en charge est rétroactive au jour du diagnostic. Cependant, cette prise en charge ne couvre pas les exigences particulières sollicitées par le patient lorsqu’elles ne sont habituellement pas remboursées (ex : la demande d’une chambre particulière).

Si le patient souhaite être traité loin de son domicile parce qu’il pense être mieux soigné ou parce qu’il est mieux aidé par son entourage, l’assurance-maladie peut limiter les remboursements sur la base de ceux qu’elle aurait effectués s’il était traité dans le centre le plus proche de son domicile.

Cependant, si un traitement ne peut être effectué à proximité du domicile du patient (par exemple parce qu’il n’est pas disponible dans le centre de proximité) ou s’il doit être réalisé dans certaines conditions particulières (protocoles de recherche expérimentaux), la prise en charge dans un centre plus éloigné du domicile est alors complète mais nécessite en général l’accord préalable de la caisse d’assurance-maladie.

Si le patient doit être hospitalisé en urgence dans un autre hôpital que celui où il est suivi, la prise en charge est dans ce cas systématiquement complète.

Auteurs

Pr Christophe Aubé
Radiologue au Chu d’Angers.
Pr Christophe Aubé
Radiologue au Chu d’Angers.
Pr Thomas Decaens
Hépato-gastro-entérologue au CHU de Grenoble-Alpes. Spécialisé en carcinome hépatocellulaire, transplantation hépatique et thérapies ciblées.
Pr Thomas Decaens
Hépato-gastro-entérologue au CHU de Grenoble-Alpes. Spécialisé en carcinome hépatocellulaire, transplantation hépatique et thérapies ciblées.
Pr Alain Luciani
Radiologue à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil.
Pr Alain Luciani
Radiologue à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil.
Pr Eric Vibert
Chirurgien viscéral et digestif au centre hépatobiliaire Paul brousse à Villejuif.
Pr Eric Vibert
Chirurgien viscéral et digestif au centre hépatobiliaire Paul brousse à Villejuif.
Dr Charlotte Costentin
Hépato-gastro-entérologue à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil.
Dr Charlotte Costentin
Hépato-gastro-entérologue à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil.
Pr Pierre Nahon
Hépato-gastro-entérologue à l'hôpital Jean-Verdier de Bondy.
Pr Pierre Nahon
Hépato-gastro-entérologue à l'hôpital Jean-Verdier de Bondy.

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