Alimentation et cancer colorectal
Alimentation et cancer et colorectal
Depuis les années 90, des progrès considérables ont été faits dans le domaine de l’épidémiologie nutritionnelle (étude statistique des liens entre l’alimentation et la santé). En dépit de ces avancées, l’établissement d’une relation de cause à effet entre les facteurs alimentaires et l’apparition d’un cancer est extrêmement difficile à établir. Ces éléments alimentaires doivent cependant être analysés car ils font partie des principaux facteurs environnementaux susceptibles d’expliquer les différences de fréquence des cancers digestifs ou extra-digestifs selon les populations et le niveau socioéconomique.
Les diverses études sur l’analyse des mécanismes rendant compte de la genèse des cancers colorectaux mettent en évidence l’excès de poids, le rôle de certains nutriments (graisses, sucres…) et du mode de cuisson des aliments.
Parmi les facteurs associés à une augmentation du risque de tumeur colorectale on compte :
- l’excès calorique, l’obésité et la sédentarité. Il existe une relation dose-effet entre la consommation de calories et le risque de cancer colorectal chez l’homme et chez la femme. De même, la sédentarité augmente le risque de cancer colorectal indépendamment de l’apport calorique (le risque est trois fois plus élevé chez les sédentaires que chez ceux qui ont une activité physique de loisir ou professionnelle importante) ;
- le comportement alimentaire constitué de repas multiples (ou grignotages fréquents) au cours de la journée ;
- les graisses, les viandes et les protéines. Plus que les graisses elles-mêmes, c’est l’apport calorique qu’elles impliquent qui semble augmenter les risques de cancer colorectal. De même un fort apport de cholestérol et une répartition inadéquate des différents types de graisses (mauvais et bon cholestérol, lipides provenant de la dégradation des sucres…) modulent ce risque. Schématiquement, les charcuteries, les matières grasses animales, les viandes grasses (moutons, abats) et les œufs sont plutôt des facteurs de risque, l’huile d’olive, la volaille, le poisson maigre sont plutôt protecteurs ;
- l’alcool et le tabac. Il existe vraisemblablement un lien entre cancer colorectal et consommation d’alcool. Le tabac augmente aussi le risque d’apparition de polypes (adénomes) ;
- le blé, le riz, le maïs et toutes préparations à base de ces différentes céréales, comme le pain, la polenta ou les pâtes sont associés à un risque accru de cancer colorectal.
Parmi les facteurs associés à une diminution du risque de tumeur colorectale, il faut retenir l’effet protecteur des légumes : c’est l’un des résultats les plus constants des études épidémiologiques. Il est retrouvé pour le cancer colorectal et pour les polypes (adénomes). Certains composants présents dans les légumes pourraient expliquer cet effet : les vitamines et autres substances dites anti-oxydantes c’est-à-dire bloquant les processus de lésions de l’ADN de même que les fibres alimentaires. Aucun des composants ne pouvant, à ce jour, expliquer seul l’effet protecteur des légumes, les conseils de prévention doivent donc insister sur l’importance d’une consommation de légumes la plus large possible. Un groupe d’experts européens a récemment conseillé la consommation d’au moins trois assiettes de légumes par jour pour prévenir le cancer colorectal.
Dans le cadre de la prévention primaire, c’est-à-dire en dehors de tout facteur de risque personnel identifié, les données sont rares, et très difficiles à évaluer. Mais certains conseils simples permettent de limiter le risque de cancers digestifs et notamment de cancers colorectaux :
- consommer quotidiennement de 400 à 800 g de fruits et légumes ;
- éviter de carboniser la viande ;
- éviter les cuissons des matières grasses à des températures élevées ;
- limiter la consommation d’alcool et de tabac ;
- faire du sport.
Quels sont les conseils alimentaires suite aux résections intestinales ?
En cas de résection iléocolique droite, la dernière anse de l’iléon (partie terminale de l’intestin grêle) étant le lieu d’absorption de la vitamine B12 et des acides biliaires (composants de la bile), il est nécessaire que le patient soit supplémenté en vitamine B12 par injection intramusculaire. De même afin de diminuer l’afflux d’acides biliaires susceptible d’irriter la paroi interne (muqueuse) du côlon et de favoriser l’apparition d’une diarrhée dite cholériforme, il peut être bénéfique de prescrire des substances capables d’annihiler l’effet des acides biliaires. Ce bénéfice s’évalue dès les premières 48 heures qui suivent la prise de médicaments. L’absence de réduction du nombre de selles au-delà de ces 48 heures justifie l’arrêt de ce traitement.
En cas de résection d’un segment de côlon gauche, transverse, ou droit, le transit (la qualité et le débit de selles) est transitoirement modifié. La situation rentre souvent dans l’ordre avec le temps. En période de diarrhée, il est préconisé de suivre un régime dit sans résidu, c’est-à-dire un régime pauvre.