Cancer de l’œsophage

Il existe 2 types principaux de cancers de l’œsophage que l’on distingue grâce à l’analyse des cellules cancéreuses au microscope :

  • le carcinome épidermoïde, qui représente la très grande majorité des cas dans le monde. Une consommation excessive de tabac et d’alcool le favorise. Il survient le plus souvent chez les hommes ;
  • l’adénocarcinome, qui survient surtout au niveau du tiers inférieur de l’œsophage. L’existence d’un reflux acide (reflux gastro-œsophagien) le favorise.
L’incidence des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage est en baisse dans notre pays.

Des campagnes d’information nationales et des mesures de prévention ont permis une diminution au cours des dernières années de la consommation alcoolo-tabagique.

En revanche, l’incidence des adénocarcinomes de l’œsophage est en hausse en France.

Les mécanismes exacts expliquant cette augmentation sont encore mal connus.

5500
nouveaux cas par an en France
76
%
des cas concernent les hommes
5
ème
cancer digestif le plus fréquent en France


L’extension des tumeurs de l’œsophage se fait localement, au niveau du médiastin (cavité située entre les deux poumons et contenant la trachée, l’œsophage, les gros vaisseaux et le cœur) et à distance, vers d’autres organes, sous la forme de métastases.

Schématiquement, on distingue 3 stades d’extension du cancer de l’œsophage qui conditionnent le type de traitement :

  • les tumeurs qui restent confinées au sein de la paroi de l’œsophage, sans envahissement des ganglions locaux ;
  • les tumeurs qui dépassent la paroi, localement par l’envahissement de l’ « enveloppe » engainant l’œsophage, ou sous la forme de ganglions situés à proximité de la tumeur ;
  • les tumeurs associées à des métastases, soit sous la forme d’un envahissement de ganglions situés plus nettement à distance de la tumeur, soit sous la forme d’un envahissement d’autres organes.

L’endoscopie haute ou gastroscopie est l’examen essentiel à réaliser au moindre signe de dysphagie, même minime ou occasionnelle. Elle permet l’examen de la paroi de l’œsophage. On introduit alors un petit tube (endoscope) souple par la bouche ou par le nez.

Données : Santé Publique France – BEH décembre 2022, cancer-environnement.fr, INCa

Où se situe l’œsophage dans le corps ?

L’œsophage est un segment du tube digestif, mesurant environ 25 cm, qui relie le pharynx à l’estomac. Il descend en avant de la colonne vertébrale et traverse successivement la partie inférieure du cou (5 à 6 cm), le thorax (16 à 18 cm, médiastin postérieur), le diaphragme et se termine dans l’abdomen (3 cm) où il rejoint l’estomac au niveau du cardia. Son diamètre est d’environ 2,5 cm.

A quoi sert l’œsophage ?

L’œsophage permet de transporter les aliments déglutis vers l’estomac. Une déglutition induit une onde contractile qui démarre dans le pharynx et progresse le long de l’œsophage jusqu’au cardia, permettant le transport des aliments. C’est ce qu’on appelle le péristaltisme.

A l’état de repos, l’œsophage est obturé à ses deux extrémités : en haut par le sphincter oesophagien supérieur au niveau de la bouche œsophagienne (ce qui permet d’éviter l’entrée de l’air dans l’œsophage lors de l’inspiration) et en bas par le sphincter inférieur de l’œsophage qui permet d’éviter le reflux du contenu gastrique acide. Au moment de la déglutition, il y a un relâchement des sphincters pour permettre le passage des aliments.

Le cancer de l’œsophage est-il fréquent dans le monde ?

Dans le monde, pour l’année 2002, le cancer de l’œsophage était le 8ème cancer le plus fréquent avec environ 462 000 nouveaux cas (soit 4,2% de l’ensemble des cancers). Il existe de larges variations géographiques (avec des variations d’incidences pouvant aller jusqu’à 20 fois entre les pays à risque élevé et les pays à risque faible), qui s’expliquent essentiellement par des différences d’exposition aux facteurs de risque.

Globalement, ce cancer survient deux fois plus souvent chez les hommes que chez les femmes.

Il y a 2 types principaux de cancers de l’œsophage que l’on distingue grâce à l’analyse des cellules cancéreuses au microscope :

  • le carcinome épidermoïde, qui représente la très grande majorité des cas dans le monde. Il est favorisé par une consommation excessive de tabac et d’alcool et survient le plus souvent chez les hommes,
  • l’adénocarcinome, qui survient surtout au niveau du tiers inférieur de l’œsophage, est favorisé par l’existence d’un reflux acide (reflux gastro-œsophagien) qui peut être favorisé par une hernie hiatale.

Au cours des dernières années, dans les pays occidentaux, dont la France, on a observé une tendance à la diminution du nombre de carcinomes épidermoïdes et une augmentation de l’incidence des adénocarcinomes du bas œsophage.

Le cancer de l’œsophage est-il fréquent en France ?

En France, pour l’année 2005, on estimait le nombre de nouveaux cas de cancers de l’œsophage à 4700, survenant dans près de 80% des cas chez les hommes.

Chez les hommes, le cancer de l’œsophage représente environ 3% des cancers (et le taux d’incidence est l’un des plus élevés en Europe) et chez les femmes moins de 1%.

Dans les deux sexes, les cancers de l’œsophage sont rares avant l’âge de 40 ans et le risque, essentiellement chez les hommes, augmente avec l’âge pour être maximal entre 50 et 60 ans.

Pour le carcinome épidermoïde (voir question 3) il existe en France des disparités entre les régions, avec un risque plus élevé dans les régions du Nord, Picardie, Bretagne et Normandie, où la consommation alcoolo-tabagique est plus importante, et des régions où l’incidence est plus basse (Midi-Pyrénées, Languedoc Roussillon, PACA, Aquitaine, Poitou Charente).

L’incidence des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage est en baisse dans notre pays en raison d’une diminution au cours des dernières années de la consommation alcoolo-tabagique, suite aux campagnes d’information nationales et aux mesures de prévention.

En revanche, l’incidence des adénocarcinomes de l’œsophage (voir question 3) est en hausse en France, mais les mécanismes exacts expliquant cette augmentation sont encore mal connus.

L’obésité, qui favorise le risque de reflux gastro-œsophagien, pourrait jouer un rôle. Pour ce type de tumeur, il n’y a pas de différence de risque en fonction de la région.


Pour en savoir plus :

Auteurs

Dr Pascal Artru
Gastro-entérologue, hépatologue et oncologue digestif à Lyon.
Dr Pascal Artru
Gastro-entérologue, hépatologue et oncologue digestif à Lyon.
Dr Raphaël Bourdariat
Chirurgien général et digestif à Lyon.
Dr Raphaël Bourdariat
Chirurgien général et digestif à Lyon.
Dr Jérôme Desrame
Gastro-entérologue et hépatologue à la Clinique du Parc Lyon.

Dr Jérôme Desrame
Gastro-entérologue et hépatologue à la Clinique du Parc Lyon.

Dr Gérard Lledo
Spécialiste en gastro-entérologie et en oncologie digestive à Lyon. Investigateur de nombreux projets de recherche clinique en oncologie digestive. Rédacteur en chef du site internet le cancer.fr, site d'informations aux professionnels en oncologie.
Dr Gérard Lledo
Spécialiste en gastro-entérologie et en oncologie digestive à Lyon. Investigateur de nombreux projets de recherche clinique en oncologie digestive. Rédacteur en chef du site internet le cancer.fr, site d'informations aux professionnels en oncologie.
Dr Vincent Mammar
Médecin cancérologue radiothérapeute à Lyon.
Dr Vincent Mammar
Médecin cancérologue radiothérapeute à Lyon.
Pr Emmanuel Mitry
Praticien spécialiste chez Institut Paoli-Calmettes. Directeur de la recherche clinique.
Pr Emmanuel Mitry
Praticien spécialiste chez Institut Paoli-Calmettes. Directeur de la recherche clinique.
Dr Bruno Landi
Médecin généraliste à Vernon.
Dr Bruno Landi
Médecin généraliste à Vernon.
Dr Pascale Mere
Radiothérapeute à Lyon.
Dr Pascale Mere
Radiothérapeute à Lyon.
Dr François Mithieux
Chirurgien général et digestif à Lyon.
Dr François Mithieux
Chirurgien général et digestif à Lyon.